Des mois que nous avançons, parfois par grandes enjambées, souvent à taton, minutieusement.
En décembre 2009, nous avons créé PIW! (nous on dit “piou!”, mais en fait, c’est Progress in Work) dans un but aujourd’hui partagé par beaucoup : produire et réaliser des documentaires et des reportages pour le web. Ça fait longtemps que les premières équipes, un peu partout dans le monde, dans les rédactions, dans les sociétés de production, ou en indépendants, se sont donné tel objectif : transposer un contenu de journaliste et d’auteur, quasi strictement audiovisuel et linéaire, sur le réseau.
Chacun a de bonnes raisons de se prêter à l’exercice : les gens SONT sur Internet, on peut les faire participer et les fidéliser, le contenu a une existence plus longue, la presse meurt, les photo-journalistes n’ont plus de travail, il faut de nouvelles formes à l’info etc.
Chacun se forge aussi des convictions, parfois contradictoires : Il faut délinéariser autant que possible, offrir un libre choix de parcours à l’internaute. Non, il faut plutôt le guider, lui raconter une histoire avec un début et une fin. Il faut lui donner du recul sur les grandes thématiques, ou plutôt l’emmener en profondeur dans l’intimité d’un sujet. Il n’y a qu’un auteur pour raconter une histoire, mais il n’y a qu’un journaliste pour donner la juste info. Il faut de la photo, du son, de la vidéo, de l’infographie, du texte, du code, tout à la fois, ou médium par médium.
Nous cela fait quelques temps qu’on veille, et aujourd’hui, humblement, on se lance. Nos raisons à nous sont plutôt simples : Avec l’infinité des contenus disponibles, trop nombreux sont les moyens d’ausculter notre complexe monde. La perception que l’on en a est ainsi éclatée, se brouille, s’éparpille, le complexifiant encore davantage. Les webdocumentaires unifiant enfin les moyens, doivent ainsi permettre de simplifier nos perceptions. Et simplifier la perception, c’est une mission assez fidèle à celle que se fixent souvent leurs grands frères de la radio, de la TV ou du cinéma.
Nos convictions sont simples elles aussi, au risque d’être naïves : Il n’y a pas une forme qui prime. Un webdocumentaire, pour être réussi, doit adopter un dispositif formel intégralement adapté à son sujet. Si on ne doute pas qu’un seul auteur n’ait cette conviction-ci, on ne peut que constater qu’elle est souvent mal mise en pratique.
Nous savons bien que les choses ne sont pas si simple, que produire tel genre de contenu coûte temps et argent, sans presque rien rapporter pour l’instant, et qu’il faudra encore beaucoup expérimenter pour trouver d’efficaces solutions narratives. Voilà pourquoi nous allons y aller doucement avec lucidité, en s’exerçant beaucoup. Voilà aussi pourquoi nous combinons cette activité à une activité de production audiovisuelle plus large.
Ce blog nous servira à poser de petits cailloux sur notre chemin, histoire de ne pas se perdre. Ici, on va déjà commencer par se présenter, puis billet après billet on racontera nos projets. On donnera le détail de nos réussites, et pour qu’ils servent aussi à d’autre, on tirera les enseignements de nos erreurs. On ira trouver l’inspiration en rencontrant les auteurs qu’on admire. On relâchera aussi un peu la pression…
Mais surtout, on sera content de partager, alors n’hésitez pas à nous donner vos propositions, avis et critiques.